Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monseigneur, vous me pardonrés sil vous plaict si jay trop tardé de vous
2envoyer les minutes de votre testament et de celuy de madame de Gordes. Il y a
3un peu de la paresse et aussi il les a fallu mectre au nest pour monstrer
4à monsieur de Brie en conferent et les luy paisser. IL a semblé audit sieur
5de mesme que je vous avoye dict quil y porroyent escheoir des inconvenients
6à fère les deux testaments ensemble dune mesme tissure ou encors mesme
7papier et quil sera plus seur et à propoz les separer.
8Quant aux substitutions à lheritier universel ou de celuy que en tiendra le lieu,
9il les a couchées et estime que quant vous y aurés pensé, vous ne voudrés
10appeler vous segondz filz a seulement au cas que laisné venu à deceder
11sans enfant masles, mais aussi au cas que après lesdits enfans masles vensent
12à deceder sans enfans masles. Cela depend de voz voluntés, les quelles
13si elles ne seront telles, il sera aysé de retrancher lextension desdites substitutions.
14Quant aux substitutions à voz aultres enfans pour le regard de ce que leur est laissé
15perdront dinstitution particulière, il ma semblé que pour votredit regard, monseigneur,
16il nest besoing de celle succession à la palce lun de laultre, si tant est que
17vous ne leur laissés que sommes de deniers ; et ay usé de ladite forme de
18succession au testament de madite dame à cause quelle leur laisse des places
19mellieures selon la prerogative de leage.
20Sil vous plaira pour honorer messieurs voz frères, vous porriés adjouster
21après toutes les substitutions de vous enfans une semblable clause :
22et veux que mes biens et heredité soyent restitués à mes très chers frères et
24de dernière volunté de noz predecesseurs et specialement par celuy de mon
26très honoré seigneur et père ».
27Par ce moyen, il ne sera jamais rien evincé daucuns qui soyt descendu de vous
28à scavoir en ce que si le cas advenoyt de la substitution par voz apposée à leur proffit
30oultre ce que lon seroyt tenu de leur restituer en partie des testaments de messieurs vos
31predecesseurs, ilz auroyent encor voz acquetz ; et il me semble que vous incliniés
32la.
33Je ne veux ommettre à vous dire, monseigneur, quil semble audit sieur de Brie pour quelque
34consyderation et que luy et moy reservons à vous dire un jour comme il ne sera que à propoz
35que madite dame laisse à son heritier universel la place de La Terrasse au contraire de
36quelque il inclination que vous sembliés avoir de votre part.
37Jadiousteray à la presente que mondit sieur de Brie ma faict veoir en cecy comme volontiers
38il semploye en ce que vous concerne.
39Monseigneur, je me recommande très humblement à votre bone grace et supplie le Createur quil vous
40done en parfaicte santé très longue et très heureuse vie. De Grenoble, ce Xe jour de
41novembre 1571.
42Votre très humble et très affectionné serviteur
43Bellievre